Me voilà de retour dans les salles obscures pour le nouveau Cédric Klapisch, dont je suis la filmographie de très près et sans qui la carrière d’un de mes chouchous du cinéma français n’aurait sans doute pas été celle qu’elle est. Pas de Romain Duris cette fois donc, mais deux têtes d’affiche hautement attrayantes : la géniale Karin Viard et l’acteur qui ne cesse de monter cette année, Gilles Lellouche. Alors, cette part du gâteau, vaut-elle d’en goûter une tranche ?
Oui, dirai-je, mais il manque définitivement quelque chose. Le film ne semble pas complètement abouti et la fin, un peu poussive, nous laisse sur notre faim (c’est le cas de le dire !). La faute sans doute à un ton qui varie trop tout du long entre comédie et drame social, or, même s’il est agréable de pouvoir rire, il faut parfois prendre réellement position afin que le message soit clair. La référence est facile mais n’est pas Ken Loach ou les frères Dardenne qui veut, et on ne sait pas vraiment ici si Cédric Klapisch a voulu dénoncer les dérives de la finance et du profit à tout prix ou juste s’en servir de toile de fond pour réunir deux personnages que tout oppose, avec les situations comiques qui en découlent.
Quelques soucis aussi au niveau du choix des seconds rôles, pas toujours très justes, notamment l’interprète de la fille de Karine Viard et celle de Mélody, par ailleurs joli petit hommage à Serge Gainsbourg, disparu il y a déjà 20 ans cette année …
LA vraie bonne raison d’aller voir le film est donc d’admirer une fois de plus l’extraordinaire talent de Karin Viard, réellement capable de tout jouer, de passer du rire aux larmes en une scène avec une telle aisance qu’à elle seule, elle mérite le déplacement. Rares sont celles qui comme elles peuvent incarner avec toujours autant de justesse une beauf raciste, une malade, une femme sexy, une bourgeoise coincée ou comme ici une mère de famille de la classe ouvrière prête à tout pour subvenir aux besoins de ses enfants ! Karin Viard bouffe l’écran donc, mais Gilles Lellouche s’en sort également très bien dans un rôle pas très aimable de connard fini, véritable égoïste et lâche; apportant une nouvelle dimension à sa palette de jeu jusqu’ici davantage centrée sur des rôles de looser sympathique.
En résumé, « Ma part du gâteau » n’a pas tout à fait la bonne recette mais vaut tout de même la peine d’y goûter, on passe un moment agréable – ce qui n’est déjà pas négligeable – et ne serait-ce que pour se payer une bonne tranche de rire devant Karin Viard chantant à tue-tête « Les Rois du Monde » devant sa table à repasser, le dernier Klapisch vaut le détour !
BANDE ANNONCE
Date de sortie cinéma : 16 mars 2011 Réalisé par Cédric Klapisch
Avec Karin Viard, Gilles Lellouche, Audrey Lamy, plus Long-métrage français . Genre : Comédie dramatique
Durée : 01h49min Année de production : 2011
Distributeur : StudioCanal Synopsis : France, ouvrière, vit dans le nord de la France, à Dunkerque avec ses trois filles.
Son ancienne usine a fermé et tous ses collègues se retrouvent comme elle au chômage. Elle décide de partir à Paris pour trouver un nouveau travail. Elle va trouver un stage pour devenir femme de ménage. Assez rapidement, elle se fait engager chez un homme qui vit dans un univers radicalement différent du sien. Cet homme, Steve est un trader qui a réussi, il travaille entre la City de Londres et le quartier de la Défense à Paris. Les deux individus vont se côtoyer. Cette ouvrière va découvrir les gens qui vivent dans le luxe. Elle va finir par découvrir que cet homme, fort séduisant et sympathique, est en partie responsable de la faillite de son ancienne entreprise.